Entretien réalisé par Jérôme Provençal, journaliste indépendant
Quelles sont les actions menées par Courants d’Art vis-à-vis des disquaires indépendants ?
Nous organisons une convention du disque à Montpellier deux fois par an depuis 2016. La première de 2020 devait avoir lieu le 4 avril, en lien avec le Disquaire Day, mais elle a dû être annulée au dernier moment en raison de la pandémie… La prochaine est prévue le 11 novembre, à la Halle Tropisme. Ces conventions ont pour objectif non seulement de promouvoir le disque mais également de fédérer les disquaires et les labels indépendants, de susciter des connexions ou encore de mettre en place des rencontres professionnelles. Par ailleurs, je suis régulièrement amenée à mettre en relation des disquaires – qu’il s’agisse de magasins ou de disquaires nomades sans locaux commerciaux – avec des organisateurs d’événements. A Montpellier ou dans les alentours, il y a de plus en plus d’événements liés aux disques, par exemple des marchés aux vinyles. Je suis de près l’actualité des disquaires indépendants, en particulier à Montpellier, et je m’attache à identifier les problèmes et les enjeux pour en faire part ensuite à Octopus.
Que pensez-vous de la situation des disquaires indépendants en France actuellement ?
Les pratiques d’écoute de la musique ont évolué depuis quelques années, on constate notamment un net regain d’intérêt pour le vinyle. Les disquaires indépendants n’en bénéficient sans doute pas autant qu’ils le pourraient dans la mesure où de grandes chaînes de magasins parviennent plus facilement à en tirer profit. Malgré tout, j’ai plutôt un regard positif sur le contexte actuel. Nombre de disquaires indépendants sont parvenus à surmonter les différentes crises et arrivent aussi à résister au streaming. Par leur travail de promotion du disque, ils contribuent à la diversité de la création musicale. Je les vois vraiment comme des acteurs essentiels de l’écosystème culturel, au niveau local autant qu’au niveau national. C’est pourquoi je considère qu’il est vraiment important de les valoriser en organisant des événements (Disquaire Day, conventions, salons) ou en menant des initiatives diverses. Les fédérations de musiques actuelles et les organismes professionnels (CALIF, FELIN) jouent un rôle déterminant à cet égard.