En 2011, Mélissa Dejean a participé à la formation conventionnée par la Région Midi-Pyrénées, Production de spectacle vivant. Pendant trois mois, elle a pu entrevoir grâce aux trente intervenants les fondements de la production et de l’administration du spectacle vivant. Stage en entreprise, rencontres de professionnels du réseau Avant-Mardi et visites de lieux culturels ont ponctué cette formation intense. Après plusieurs années, elle a accepté de nous parler de son parcours, de ses souvenirs en formation à son poste actuel.
Pourquoi vouliez-vous participer à la formation Production de spectacle vivant ?
J’ai fait beaucoup de bénévolat et de stages dans le spectacle. J’ai mis un moment avant de me rendre compte qu’on pouvait en vivre, que ça pouvait être un travail. Je crois qu’à l’époque, j’ai entendu parler des formations Avant-Mardi grâce à la Mission Locale. J’ai postulé une première fois, mais ma candidature n’a pas été retenue. J’ai recommencé à la session suivante sur laquelle j’ai été admise.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants ? Le pire ou le meilleur moment ?
Les cours d’administration, de comptabilité et de social. Au début de la formation, c’est ce qui me faisait le plus peur. Je venais du terrain et je m’étais toujours débrouillée pour faire des dossiers qui tenaient la route sans avoir de véritables bases. L’administration, je voyais cela comme un monde à part qui voulait dire rester derrière un bureau, ce qui dans ma conception du travail n’était pas possible. Pendant la formation, Thérèse Toustou et Thérèse Fabry (Les Thérèses) dispensaient les cours sur la partie administrative. J’ai eu l’impression d’apprendre une langue universelle ! Je n’ai pas vu ces cours comme un simple apprentissage de constitution d’une fiche de paie, mais plutôt comme une succession de droits définis historiquement. Chaque ligne sur une fiche de paie correspond à un droit qui a été donné aux travailleurs. Les Thérèses ont une pédagogie géniale, elles aiment ce qu’elles font et ça se voit.
Le pire souvenir, peut-être la fin de formation… Ou la présentation quotidienne. Comme les intervenants variaient pratiquement tous les jours, nous devions nous présenter quasiment tous les matins. C’était une horreur pour moi, une expérience douloureuse mais qui s’est révélée très efficace. Je n’avais jamais eu de reconnaissance dans ce que je faisais, on travaillait entre amis, je dépannais et j’aidais seulement. A force de me présenter, je me suis rendue compte que je savais faire deux ou trois choses ! J’étais très jeune quand j’ai commencé la formation, les autres stagiaires avaient tous une expérience plus solide, je me sentais donc complètement ridicule. Chaque matin j’ai eu la boule au ventre, mais ça m’a énormément aidé.
Comment s’est passé professionnellement l’après formation ?
Juste après la formation, il s’est trouvé qu’Avant-Mardi recherchait quelqu’un en volontariat service civique. J’ai été prise en mission au sein du pôle Actions Culturelles, sur de la médiation. J’ai passé un excellent moment, en première expérience à l’issue de la formation c’était idéal. Mais je me suis surtout rendue compte que la médiation impliquait beaucoup de social et de relationnel, et je n’étais pas certaine d’être à l’aise à ce niveau-là. A l’issue du service civique, j’ai commencé un contrat à mi-temps pour le collectif Antistatic, sur de l’administration et de la régie. J’y suis restée pendant 2 ans, j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier d’un contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE). Depuis, j’ai monté mon auto-entreprise via laquelle je facture désormais mes services.
La formation vous a t-elle aidé à acquérir les connaissances que vous souhaitiez pour ce travail ?
La formation Production du Spectacle Vivant permet d’être efficace sur un poste grâce à des bases solides, mais il faut aussi s’en donner les moyens. On est tous plus ou moins arrivés en formation en se disant qu’une semaine de comptabilité, ça allait être l’horreur ! Certains sont restés bloqués à cause des chiffres et du simple fait que c’était de la comptabilité. Il ne s’agit pas de cours de bac pro où tu rentres des chiffres dans un logiciel : on nous explique le fonctionnement de la comptabilité dans sa globalité.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait faire une formation qualifiante à Avant-Mardi ?
Qu’il fonce. Il y a une vraie bienveillance à Avant-Mardi, selon moi c’est le plus important. Lorsqu’on nous disait quelque chose qui n’allait pas dans notre sens, ce n’était jamais fait gratuitement ou avec condescendance, nous étions réellement accompagnés. J’avais déjà des compétences avant de commencer la formation, mais je n’en avais aucune idée. En plus des apports et du savoir qu’elle apporte, la formation d’Avant-Mardi m’a donné une belle gifle de confiance en soi. Depuis que j’ai terminé la formation rien n’a pas changé, je croise l’équipe d’Avant-Mardi et ça me fait toujours plaisir parce qu’ils me demandent à chaque fois où j’en suis, comment ça se passe pour moi, ils me donnent encore des conseils, etc. Il y a un vrai suivi et quand on veut travailler dans la région, c’est génial.