Témoignage : Clément Grondin – Parcours d’artiste 2013 / 2014

Clément Grondin a suivi la formation Parcours d’artiste en 2013 / 2014.

Son témoignage

Quel est ton parcours avant la formation Parcours d’Artiste ?

Hormis la musique, je suis allé à l’école jusqu’au baccalauréat. Mon parcours musical a débuté quand j’étais gamin, avec mon frère qui faisait du piano (il joue d’ailleurs du clavier dans mon groupe actuel). J’ai donc fait un peu de piano ainsi que de la batterie et des percussions, le tout seul ou avec des amis. Puis je me suis mis à la basse, j’ai pris des cours pour essayer de comprendre comment fonctionnait la musique. J’ai joué dans des groupes de reggae et de rock, on répétait dans les garages avec 3-4 concerts par-ci par-là.

Je me suis mis à la guitare en prenant des cours, j’habitais à la campagne entre Verfeil et Lavaur. Comme je partais en ville pour étudier au lycée, mon professeur m’a incité à tenter le conservatoire en guitare classique et jazz, ce que j’ai fait entre Toulouse et Agen. Entre temps pas mal de projets musicaux se sont montés, démontés… A l’heure actuelle, j’en ai trois sur le feu ainsi qu’un spectacle pour enfants, et j’enseigne un jour par semaine.

 

Peux-tu nous parler de ton projet musical « Où le regard ne porte pas », avec lequel tu as participé à la formation ?

C’est le seul projet que je porte directement, ce sont mes compositions. Il s’agit d’un quartet instrumental : je suis à la guitare acoustique, mon frère au clavier, et nous avons un bassiste et un batteur. Le projet a deux ans, et le dernier musicien batteur est arrivé il y a un an. Nous avons fait une douzaine de concerts, le prochain est le 12 avril au festival « Terre de Jazz » à Poucharramet, au sud de Muret. Initialement, nous devions jouer dans le off, puis nous avons finalement pu négocier une programmation dans le in. Je n’aurais jamais osé ce type de démarche avant d’avoir suivi la formation, désormais j’éprouve plus de facilités à parler ouvertement d’argent.

 

Comment s’est prise la décision de participer à la formation Parcours d’Artiste ? En as-tu discuté en amont avec le groupe, ou est-ce un choix personnel ?

Un pote m’a parlé de la formation, je suis donc allé me renseigner et le programme m’a plu. Je l’ai présenté aux autres musiciens en leur disant que j’allais tenter de postuler au nom du groupe. Ils étaient intéressés, et de toute manière cela ne les engageait pas à grand chose mis à part d’être disponibles pour quelques jours de résidence et de filage. Ils étaient contents que je puisse obtenir des clefs pour apprendre à développer et à faire vivre le groupe. 

 

Quels sont tes retours sur la formation en elle-même ? Comment as-tu organisé les temps de travail avec ton groupe durant celle-ci ?

Nous avons calmé les répétitions, mais nous avions déjà bien travaillé en amont avec un set d’une heure et demie environ. Le plus urgent n’était pas l’aspect artistique en lui-même, il nous manquait surtout ce qu’on a vu au cours de la formation : comment démarcher, obtenir des contacts, se faire du réseau… C’est tombé à point nommé dans le développement du projet. Depuis, nous avons repris normalement les répétitions, mais je me suis réservé une à deux heures par jour pour faire du booking.

  

Tu es sorti depuis un mois de formation, c’est donc tout frais ! Comment l’as-tu vécu à titre personnel pour le développement de ton projet ?

Si je devais commencer par le côté négatif, je dirais seulement que le rythme de bureau peut s’avérer pesant (10h-18h, cinq jours par semaine). Mais l’équipe d’Avant-Mardi est agréable et disponible, et nous étions un groupe de six stagiaires tous très différents mais assez ouverts. Cela nous a permis de nous confronter à des gens que nous n’avions pas l’habitude de fréquenter, c’était vraiment un aspect sympa. Idem pour les intervenants qui changent tous les jours, ce qui permet d’éviter tout sentiment de lassitude.

 

Qu’est-ce que t’as apporté la formation pour le développement de ton projet ?

Beaucoup de choses, jusque là je m’étais uniquement concentré sur la musique. Nous n’avions pas de rider, la fiche technique était griffonnée au crayon sur papier, nous n’avions jamais fait de budget ou de tableau de booking… Tout était noté dans des coins de cahiers, cela a donc permis de mieux s’organiser. J’ai également appris à déléguer aux autres membres du groupe, j’ai donné la technique au clavier, quelques dossiers au bassiste… Cela impulse une nouvelle énergie, tout le monde s’investit davantage et se sent concerné par le projet. Mais surtout, cette formation m’a permis une grande mise en réseau. Tous les jours, je notais cinq à six contacts de professionnels, que je réutilise actuellement lorsque j’ai besoin de renseignements. C’est sûrement l’un des points essentiels de la formation.

Le filage à l’Espace Bonnefoy était également une excellente expérience. Cela nous a permis de réaliser sur une belle scène une vidéo de qualité que nous pouvons réutiliser pour la communication du groupe.

 

Toujours dans l’apport d’outils nécessaires au développement du projet, quel a été l’impact de la formation sur la partie artistique ?

Comme je l’ai déjà dit on s’organise différemment, donc cela influe forcément sur l’artistique. La formation m’a permis de m’aiguiller dans les choix et directions à prendre. Alors que tous les autres membres du groupe travaillent à côté, j’ai pris conscience que ce serait bien d’essayer d’en vivre. Compte-tenu des impératifs de chacun, nous avons posé sur papier un certain nombre de points, comme par exemple « Combien de temps chacun peut dégager pour le groupe ? ». Au début ça fait peur, mais cela permet de partir sur une base claire et précise où les choses sont posées dès le départ.

 

Quels sont tes trois projets musicaux actuels ?

« Où le regard ne porte pas » (jazz), « Supaphone » (dub/électro instrumental) et un duo avec une chanteuse/comédienne (jazz). Le spectacle pour enfants auquel je participe est un projet porté par la Compagnie El Caracol.

 

Quelles sont les actualités d’« Où le regard ne porte pas » ?

Prochain concert pour « Terre de Jazz » le 12 avril à Poucharramet. Nous avons également postulé pour le tremplin « Jazz à Montauban » début juillet. Nous avons eu rendez-vous avec Virginie Bergier de la salle Lo Bolegason (Castres), que j’ai rencontrée au cours de la formation. Elle semble partante pour travailler avec nous, nous allons retourner la voir fin avril pour lui jouer notre set. Nous verrons ce qui est envisageable. En parallèle, toujours du booking avec de la recherche de dates pour 2014-2015. Je pensais prendre des vacances après la formation, mais j’essaie de garder le rythme !

 

Si tu rencontrais un candidat à la formation Parcours d’Artiste, quel conseil lui donnerais-tu ?

Que cela va lui prendre beaucoup de temps et qu’il est nécessaire d’être pleinement disponible ! Il faut faire preuve d’une sacrée énergie pour être à la fois musicien et porteur de projet. Si la partie artistique est encore à la traîne, il vaut mieux éviter de postuler. Au cours de cette formation, la musique et les répétitions avec le groupe passent à la trappe, ce n’est pas évident de concilier les deux. Et quand cela se termine, il faut continuer à passer beaucoup de temps à contacter et à démarcher les gens.

Pour conclure, je dirais qu’il faut être entouré de musiciens qui sont dans la même dynamique de développement. S’ils font ça juste pour la musique, le groupe risque de voler rapidement en éclats.

« Où le regard ne porte pas » – 28 janvier 2014 – Espace Bonnefoy

LES ACTUALITÉS

Terre de Jazz – le 12 avril 2014 à 16h00 / Maison de la Terre

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