Joël Salle-Cradit a suivi la formation Parcours d’artiste en 2012 / 2013.
Son témoignage
Quel est ton parcours avant la formation Parcours d’Artiste ?
Au lieu de bosser suite à un BEP-CAP vente, je suis parti faire du road dans le premier truc que j’ai trouvé, à savoir un orchestre sur Brive-la-Gaillarde ! Au bout d’une semaine, j’ai rencontré un éclairagiste qui travaillait en zéniths et à la télévision, et je suis parti avec lui pendant des années. Puis je suis redescendu dans la région où j’ai bossé à nouveau en tant qu’éclairagiste avec Première Pression et de nombreux groupes toulousains. Le bassiste et le tromboniste du groupe « L’air de rien » cherchaient un guitariste. Alors je leur ai dit : « Ok, je m’achète une guitare et je m’y mets ! ». Sachant que l’autre guitariste était initialement tromboniste et qu’il n’avait jamais fait de guitare non plus ! C’était il y a cinq ans. Vendeur, éclairagiste, musicien… Plus tard ? Demandeur d’emploi, chômeur, SDF… (rires).
Tu es arrivé à la guitare par hasard. Alors qu’est-ce qui a fait que ce soit toi qui postules sur la formation Parcours d’Artiste ?
Bonne question ! Je sentais qu’avec les Taikonauts nous avions besoin d’être relancés sur plusieurs choses, malgré nos bonnes bases acquises sur le terrain principalement. Chaque membre du groupe a son domaine : le premier s’occupe de tout ce qui se passe derrière un ordinateur (le web, la communication), le second de la logistique (location de camions, stockage du matériel, recherche de lieux de répétition). Enfin, le dernier et moi-même nous chargeons de la partie booking et du relationnel. Nous nous sommes posés la question suivante : « Qu’est-ce qui nous manque pour continuer à gravir les marches ? ». Un copain m’a parlé de formation en booking, je suis donc allé me renseigner chez Avant-Mardi. Oui car dans ma tête, formation rime avec Avant-Mardi ! Il s’agissait d’une période de creux, je ne voyais pas bien quoi faire mis à part continuer avec mon téléphone à essayer de trouver des dates. Il était nécessaire de rencontrer des gens et de voir émerger de nouvelles idées. C’était également un moment de ma vie où je cogitais, il fallait que je trouve quelque chose qui me stimule. Dans ce moment de remise en question, je suis tombé sur le descriptif de Parcours d’Artiste et ça a fait tilt ! C’était exactement ce dont j’avais besoin.
Quels sont tes retours sur la formation en elle-même ? Comment as-tu vécu la formation à titre personnel ?
A titre personnel, je me suis éclaté ! Cela m’a fait du bien de me rappeler que j’aimais me lever le matin quand il fait nuit et faire du vélo sous la pluie avec le sourire, parce que tu aimes ce que tu fais ! C’est évident que quand tu es intéressé et passionné, il y a du bon à prendre dans tout. Tous les intervenants vont te rappeler certaines choses que tu sais déjà, mais qui solidifient tes bases. Rien que d’en parler, j’ai l’émotion qui revient ! En ce qui concerne le groupe, nous étions tous très différents, mais avec le point commun de vouloir avancer. J’ai adoré l’ambiance : pas de comparaison, aucune compétition, tout le monde s’entraidait. On a bien rigolé, on a aussi tapé du point sur la table ! Je revois les anciens régulièrement, autour d’une bière ou d’un café. On a encore le sourire jusqu’aux oreilles en en reparlant.
Et les autres membres du groupe, comment ont-ils vécu ta période de formation ?
Eux ils sont ravis ! Ce qui est génial, c’est que nous avons bien été briefés avant l’entrée en formation : « Attention, vous risquez de secouer les autres membres de votre groupe, vous avancez dans une autre dynamique que la leur ». Quand tu te pointes avec tes idées et que tu as envie de tout remuer, il faut que les autres suivent ! Mais ce qui est bien, c’est que tout le monde a eu envie d’aller dans le même sens et l’ensemble du groupe a vraiment pris cette formation comme une chance. On te donne les bons outils, il ne tient qu’à toi de bien bosser derrière.
Qu’est-ce que la formation t’a apporté pour le développement de ton projet ?
Sur le moment, tu ne t’en rends pas trop compte. Et puis tu réalises un peu plus tard, quand on t’appelle pour jouer au Metronum, que les programmateurs te contactent… Tu recroises tous les gens que tu as pu rencontrer par exemple au filage à l’Espace culturel Bonnefoy, des gens que je n’avais jamais vu auparavant. J’ai réalisé que d’avoir le nom « Avant-Mardi » collé sur son costard, cela montre au réseau des programmateurs que tu en veux, et que tu n’as pas envie d’être sur ton canapé à faire de la musique en attendant que le téléphone sonne ! En tout cas, c’est la manière dont je le vois.
Et concernant tes méthodes de travail, tu as ressenti une évolution ?
Carrément ! Ce qui est marrant, c’est que je continue à faire le booking pareil qu’avant, sauf que je suis plus dur en négociation (et ce n’est pas plus mal !). Cela m’a donné plus d’assurance et de certitudes, car je sais où je vais, ce à quoi j’ai droit ou pas, là où j’abuse… Et du coup cela te donne des directives, tu connais tes droits et tu apprends à ne plus te dévaluer comme le font tous les musiciens, car on a simplement envie de jouer ! Cela m’a permis de ne pas me sentir en-dessous dans mes négociations, et de ne pas me faire bouffer. Tu montres à la personne en face de toi que tu sais combien tu devrais être payé, et c’est toi qui lui fait une fleur ou pas.
Pour la partie communication et réseaux sociaux, je ne pensais pas que ça allait m’intéresser car quelqu’un le fait déjà dans le groupe. Mais finalement, toute idée est bonne à prendre. Il s’agit d’un outil gratuit incroyable, même si c’est un peu le règne de l’illusion ! Bref, sur tous les domaines, la formation t’éveille quelque chose. Ça réveille même, de manière générale !
Quels sont tes projets musicaux actuels avec le groupe ?
L’album était en projet quand je faisais la formation, ce qui est bien tombé car on a su le promouvoir et trouver les fonds pour le financer. Nous avons eu toutes les armes pour faire ça dans les règles de l’art ! On a développé une bonne communication autour. On nous a appris à bien cibler les différentes étapes : quand est-ce que tu fais une sortie d’album, quand est-ce que tu l’envoies à la presse ? etc. On a eu de bonnes chroniques, dont certaines venues de Londres ou encore des États-Unis (Rock&Folk notamment !). C’est important, surtout quand tu fais tout à la maison, que tu transpires et que tu demandes si tu vas le sortir cet album… On est contents ! On a aussi trouvé deux labels, le groupe tourne, on fait de très belles dates. Nous sommes accompagnés en son et lumière par Colin et Manfred, qui déchirent tout et qui sont des Taikos à part entière dans l’équipe ! Manfred (l’éclairagiste) développe plein d’idées scéniques sur des événements à créer. Nous avons également l’intervention d’une danseuse, Sophie, pour des scènes plus conséquentes. Nous nous sommes mis à la vidéo suite à une date au cinéma l’Utopia. Ce sera la prochaine étape, nous avons envie d’arriver sur des scènes comme le Bikini ou le Rio Grande, où tu ne proposes pas la même chose que dans un café-concert.
Si tu rencontrais un candidat à la formation Parcours d’Artiste, quel conseil lui donnerais-tu ?
Engagez-vous ! (rires). Je dirais qu’il est important de savoir où il en est avec son groupe, si tous les membres sont partants et le soutiennent. Il faut déjà entrevoir une dynamique d’avenir tous ensemble, aussi floue soit-elle. Il est nécessaire de cibler ses objectifs à l’avance, et de ne pas arriver au sein de la formation en se disant « Cool, avec ça je vais pouvoir être intermittent ». Cela aide à ouvrir les yeux sur les différents statuts et la réalité.
« Attack! » – Live extrait de l’album « Mysteriis Alienis Mundi » dans l’émission 100% Musique sur TLT (Télé Toulouse).
« UFO Stomp » – Live extrait de l’album « Mysteriis Alienis Mundi » dans l’émission 100% Musique sur TLT (Télé Toulouse).
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