Chaque année, pendant trois mois, Avant-Mardi accueille des artistes musiciens pour la formation «Parcours d’Artiste». Joris, chanteur, trompettiste et leader du quintet pop-funk Watusi, est issu de la promotion 2015-2016 et revient dans nos locaux pour nous parler de son expérience, de son parcours et de ses projets.
Quel est votre parcours avant la formation «Parcours d’Artiste» ?
J’ai commencé la guitare et le chant vers l’âge de seize ans. Je jouais dans un petit groupe de reggae à l’époque, il n’y avait rien de vraiment professionnel. Je suis arrivé à Toulouse en 2010 pour suivre le cycle long de Music’Halle. Cette école m’a quasiment tout appris et m’a permis de me créer un certain réseau.
Directement après cette école et sur conseil de mes professeurs, je me suis inscris au conservatoire de Tarbes, puis à celui de Castres. Une fois mon DEM de Jazz en poche, j’ai postulé à Avant-Mardi sur la formation «Parcours d’Artiste» avec mon projet Watusi.
Pourquoi souhaitiez-vous participer à «Parcours d’Artiste» ?
Pour la petite histoire du groupe, c’était notre batteur qui s’occupait de toute la charge administrative. Il faisait du démarchage, du graphisme, etc. Lorsque nous nous sommes séparés, j’ai repris les rênes du projet.
On m’a parlé de cette formation. Je savais qu’il me manquait les outils pour faire face à la réalité du métier et pour pouvoir porter à bien ce projet. Il me manquait aussi les connaissances sur le milieu professionnel de la musique et le réseau. Quelque part, j’avais envie de gagner du temps et de ne pas galérer des années durant.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?
Le moment où on s’éclate vraiment, c’est au studio Condorcet avec Olivier Cussac. Je suis retombé sur le morceau que l’on a enregistré avec ma promotion, c’était vraiment pas mal ! Ça m’a rappelé les bons souvenirs de ces trois jours passés ensemble dans ce studio.
Sinon, je me souviens aussi de la manière dont je me suis planté sur le module «Media Training» avec Marc Besse, un journaliste. Il n’y avait pas de question précise, il fallait juste parler. Je me suis embrouillé entre mon projet et mon parcours. A la fin, j’étais complètement perdu. Ça va beaucoup mieux aujourd’hui.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre groupe Watusi ?
Watusi, c’est un quintet pop-funk avec une structure assez classique : guitare, basse, batterie, un claviériste chanteur et moi au chant et à la trompette. C’est un groupe qui puise ses influences dans la culture afro-américaine ; ce qui nous réunit c’est le groove, l’énergie.
Avez-vous constaté des évolutions dans Watusi ?
La formation a tout changé. Je me suis retourné la tête dans tous les sens pendant cette formation. J’étais à fond dedans et quand je rentrais chez moi, je passais encore du temps devant l’ordinateur à me dire qu’il fallait que je fasse ça, que je change ça, etc. J’en parlais aux autres membres du groupe, tout le monde était motivé même si aucun de nous n’était vraiment dans cette optique-là initialement. Cette formation a vraiment permis à chacun des membres du groupe de se professionnaliser et de comprendre un peu mieux comment ce milieu fonctionne.
Justement, à propos de votre groupe, comment a t-il vécu votre formation ? Il y a-t-il eu des réticences, ou au contraire de l’entrain ?
Il y a eu des réticences, tout le monde n’était pas forcément prêt au début. C’est maintenant, un an et demi après, que les choses prennent forme. Ils perçoivent les résultats et tout le monde est vraiment motivé pour en découdre. On commence à peine avec le batteur et le bassiste à se réunir au moins une fois par semaine pour faire des réunions où on planifie les démarchages, l’organisation générale du groupe, etc. Nous sommes dans une dynamique vraiment positive.
Votre méthode de travail a t-elle évolué ?
Forcément oui. Un an après « Parcours d’Artiste », je m’occupais beaucoup trop d’administratif. Je passais plus de temps devant mon ordinateur à appeler et à envoyer des mails qu’à faire de la musique. C’est peut-être ça le piège. Il faut apprendre à bien gérer son emploi du temps. On peut s’y perdre quand on fait trop de choses à la fois. Ça m’a pris deux ans, mais maintenant j’ai réussi à m’organiser correctement pour pouvoir concilier et la charge administrative et la musique.
Vous avez d’autres projets à côté ?
Oui, je joue aussi dans un groupe qui s’appelle les Humanophones. C’est un projet qui m’apporte environ quinze belles dates tous les ans, à l’étranger, en Europe, etc. Après j’essaie de garder un bon focus sur Watusi pour développer au maximum ce projet.
Quels conseils donneriez-vous à un postulant ?
D’être ouvert à 100%. De prendre tout ce qui vient et de faire sa sauce à la fin. Il y aura beaucoup d’informations, parfois peut-être un peu contradictoires mais c’est à chacun de faire son marché et d’en retirer ce qui lui sera le plus utile.