Déjà huit ans que Yasmine Belayel a suivi la formation Production de spectacle vivant (ancienne version de la formation « Chargé(e) de production spectacle vivant ») à Avant-Mardi. Une formation intense de quatre mois, ponctuée par un stage qu’elle réalisera à Garorock. Son objectif ? S’insérer dans les métiers de la culture. Aujourd’hui à son compte, nous la retrouvons pour qu’elle nous livre son parcours.
Pourquoi vouliez-vous participer à la formation Production de spectacle vivant ?
J’ai fait un IUT en communication des entreprises qui était aussi théorique que pratique et dont les cours étaient dispensés par des professionnels nous exposant des exemples d’études de terrains de cas pratiques. J’ai ensuite suivi une licence et un master, toujours en communication des entreprises. Ce cursus était essentiellement théorique, peut-être trop à la sortie d’un IUT dont l’ouverture professionnelle était importante. Plutôt que de faire un DESS ou un DEA, donc une deuxième année de master, j’ai voulu faire une formation professionnelle continue. La formation Production de spectacle vivant était pour moi une manière de mettre un pied dans la vie professionnelle. J’ai toujours été très sensible au monde culturel et à ses métiers. En tant que danseuse et membre active d’associations, je participais déjà à différents événements.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants de la formation ?
Le point fort de cette formation est que l’on ressort avec une vision globale de ce que représente la culture, que ce soit d’un point de vue technique, administratif, communicationnel ou logistique. Ce sont des professionnels en activité qui viennent faire les interventions, ce qui fonctionne très bien. Humainement parlant c’est super. Je n’avais pas arrêté l’école depuis très longtemps, mais se retrouver cinq jours par semaine de 10h à 18h en cours, c’est un rythme très intense.
Comment s’est déroulée l’après-formation et où en êtes-vous aujourd’hui professionnellement ?
Mis à part une bonne opportunité, la culture demande un peu que l’on « fasse nos preuves » : il faut faire du bénévolat, montrer qu’on en veut, même après une formation ou des études, et créer son réseau petit à petit. A l’issue de mon stage à Garorock, j’ai été attachée de presse pour Les Siestes Electroniques, toujours en 2008.
Durant les années qui ont suivi, j’ai décroché un poste de chargée de communication et de diffusion dans le Lot-et-Garonne pour ensuite être embauchée en tant que Responsable Promotion dans un label de distribution de musique. J’étais en charge d’un chantier important et en termes d’apprentissage, de réseau et de réflexion, cela m’a apporté énormément.
Suite à la disparition du label, j’ai décidé de m’installer à mon compte en tant qu’attachée de presse indépendante, ce que je suis depuis quatre ans maintenant. Ce statut demande énormément d’investissement, d’énergie et de disponibilité, travaillant beaucoup sur des projets en développement et avec un grand nombre de structures et d’événements. Ce n’est pas tous les jours facile car la prise de décision est souvent unilatérale et les solutions à trouver seule. Mon réseau me permet de solliciter des personnes pour leur poser des questions mais la décision finale m’appartient. Par chance nous avons la possibilité de faire des petites formations de temps en temps (pas assez je dirais) pour continuer à apprendre et nous tenir au goût du jour, mais en équipe les gens se tirent les uns les autres vers le haut. Le travail en groupe est très stimulant et enrichissant.
Est-ce que la formation aurait pu suffire ?
Il est évident qu’à elle seule la formation ne suffit pas, mais au même titre qu’un cursus Bac + 5 ne suffit pas non plus. Comme je le disais, il s’agit d’un secteur où il faut tisser un réseau et montrer qu’on en veut. Dans l’idéal, il faudrait des modules « A La Carte » en complément du tronc commun qui est déjà très complet, avec la possibilité de piocher dans nos propres spécialités. Mais je suis consciente que c’est très complexe à mettre en place. Quoiqu’il en soit, la formation en elle-même suffit à se mettre le pied à l’étrier et c’est l’essentiel.
Quel conseil donneriez-vous à une personne intéressée par cette formation ?
Je dirais qu’il faut bien chercher son stage dès le début de la formation. Il faut le cibler en fonction de ce que l’on souhaite faire plus tard et bien réfléchir à son projet professionnel, le faire évoluer et surtout, s’y mettre à fond. Aussi, de par nos profils différents et spécifiques, il peut y avoir des matières que l’on écoute un peu moins, mais elles sont importantes et on finira toujours par s’en servir un jour ou l’autre. Tout savoir est bon à prendre.